mercredi 24 février 2016

Clandestine (Deroin Christine)





Une vieille dame, repliée sur elle-même et méfiante par expérience, se retrouve la seule personne à la peau blanche dans son immeuble du 18ème à Paris.?
Deux personnes vont surgir dans sa vie, Diaminatou, une petite fille africaine à la recherche de sa mère disparue et Idiatou, une jeune femme malienne, sans papiers.
Une clandestine. Une amitié naîtra-t-elle entre ces personnes ?

Avec son écriture coup de poing, Christine Deroin fouille dans l'âme humaine qui, si elle n'est pas toujours noire, est rarement immaculée.

Auteur Christine Deroin :

Christine Deroin vit à Paris, dans le 18e arrondissement. Piano, danse, solfège, chorale, elle a eu la chance de tout approcher pendant son enfance. Elle a su très vite que la vie et l’artistique pouvaient se mêler. Passionnée de théâtre, elle a choisi de faire de la mise en scène et adapte huit pièces. Du bouillonnement théâtral au silence de l’écriture il y a un fossé qu’elle franchit. Elle commence par écrire des pièces de théâtre et puis se lance dans l’écriture de romans. Un de ses romans, Mot à mot, a reçu le prix Murat en Italie. 


Romancière et metteur en scène de théâtre, Christine Deroin anime des ateliers d'écriture. Je remercie Babelio et Les Éditions Chèvre-Feuille Étoilée de m'avoir permis de lire son 11ème roman sorti le 08 février 2016.

Clandestines, c'est la rencontre de deux femmes, une vieille dame française de 80 ans, Colette, et de Idiatou, une jeune femme d’origine Malienne en situation irrégulière, sans papier.
La narration du livre se fait à travers Colette, on assiste au début à son questionnement sur sa vie, sa solitude, ses déboires et ses échecs tout au long de la vie. On se rend compte qu'elle est aigrie de part sa peur de tout et des autres.
Un beau jour, sa solitude lui pesant trop, elle fait un premier pas vers une jeune femme noire, qui s'occupait de son vieux voisin décédé, et qui se retrouve à la rue sans papiers.

On a l'impression tout au long du livre, d'un jeu du chat et de la souris. On se rend compte, que finalement Colette ne fonctionne que par la domination et l'obligation de l'autre. Je l'ai trouvé très manipulatrice, faisant preuve d'égoïsme vis à vis d'Idiatou, en la rendant dépendante de son bon vouloir. Le pire c'est que Colette, se voit en sauveuse et croit en sa générosité vis à vis d'Idiatou.

Le tragique de l'histoire, c'est que ce genre de situation nous ramène à l'actualité des sans-papiers, leur fragilité et leur dépendance.
Un livre très court mais marquant, qui soulève plusieurs problèmes de notre société, la solitude des personnes âgées, le manque de générosité vis à vis de ceux qui nous entourent, la condition de ces femmes sans « papières » comme elles se nomment elles-mêmes, souvent venant de pays où elles n'ont aucun droit et vers lequel elles ne veulent pas retourner quitte à commettre l'irréparable.

Beau livre, très touchant qui m'a beaucoup remué.

Note : 4/5

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