mardi 7 mars 2017

Des souris et des hommes (John Steinbeck)

«Les deux hommes levèrent les yeux car le rectangle de soleil de la porte s'était masqué. Debout, une jeune femme regardait dans la chambre. Elle avait de grosses lèvres enduites de rouge, et des yeux très écartés fortement maquillés. Ses ongles étaient rouges. Ses cheveux pendaient en grappes bouclées, comme des petites saucisses. Elle portait une robe de maison en coton, et des mules rouges, ornées de petits bouquets de plumes d'autruche rouges.»

D'origine irlandaise et allemande, John Steinbeck est né en 1902 à Salinas, petite ville de Californie. Ses premiers livres eurent peu de succès, le quatrième, Tortilla Flat, paru en 1935, le met en vedette du jour au lendemain. Prix Nobel de littérature en 1962, il est mort à New York en 1968.

Ce livre, c'est une belle histoire d'amitié qui nous est racontée. 
L'histoire de Georges et de Lennie, le premier, petit homme sec et intelligent qui est toujours là pour veiller sur Lennie, grand, massif, simple d'esprit et maladroit sauf de part sa force dans le travail, car Lennie est une force de la nature qui ne sent pas sa poigne.
En apparence, cela aurait pu être une histoire simple, mais la psychologie des personnages est très profonde, aussi bien celles de nos deux héros, que celle des personnages secondaires. J'ai beaucoup aimé, Slim, leur supérieur, qui sait bien jauger les gens. Candy, un brave type qui n'aspire qu'à se retirer dans un coin tranquille où il coulerait des jours heureux jusqu'à sa mort. Carlson qui, malgré son côté rustre, n'en demeure pas moins sensible aux autres. Crooks, vivant reclus, à l'écart des autres car il est noir mais qui, malgré son amertume, a bon fond pour enfin finir avec Curley et sa femme. Le premier n'aspire qu'à devenir un grand boxeur sans autre dessein dans la vie. Et sa femme traîne son amertume de n'avoir jamais pu devenir actrice. L'un et l'autre sont peu sympathiques.

Le livre est court, mais en si peu de temps, on ressent toute la misère des journaliers de l'époque de la récession en Amérique. Les hommes sont obligés de se louer dans différentes fermes pour gagner quelques dollars, qu'ils iront vite dépenser en alcool ou en femmes.
C'est un texte tout en dialogue, simple, direct avec le langage très familier de ces braves gars que vont côtoyer Georges et Lennie.

J'ai été très émue par ce livre, et pourtant je l'ai déjà lu, il y a vraiment très longtemps, comme beaucoup d'entre nous dans le cadre scolaire, j'en avais de vagues souvenirs, mais avec le recul à présent, je découvre mieux l'écriture de Steinbeck, écriture directe et sobre, mais qui fait mouche…
Superbe, le prochain sur la liste sera « Les raisins de la colère ».


Note : 5/5



1 commentaire:

  1. Il y a très longtemps moi aussi que je l'ai lu et je me l'étais toujours mis de côté pour le relire un jour
    Tu m'as donné envie de le lire rapidement

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