mercredi 16 août 2017

La nature des choses (Charlotte Wood)

Dix femmes emprisonnées au milieu du désert australien. Dix femmes au crâne rasé, vêtues d’habits étranges. Trois geôliers, vicieux et imprévisibles, pour les surveiller. Un jour, la nourriture vient à manquer. Pour elles comme pour eux. Et les proies se changent en prédatrices.

Charlotte Wood est l’auteur de cinq romans et de deux documents. La Nature des choses, son premier roman traduit en français, a connu un succès retentissant en Australie en remportant de nombreux prix littéraires dont le prestigieux Stella Prize. Il sera publié dans neuf pays et une adaptation cinématographique est en cours. Charlotte Wood vit à Sydney.

Charlotte Wood, auteure Australienne, nous livre là un roman bien particulier.

Le début de l'histoire nous met en présence de 10 jeunes femmes, enlevées, droguées qui se réveillent dans une station d’équarrissage de moutons et de bovins, abandonnée quelques part dans l'arrière pays australien, dans le bush.

A travers l'écriture de Charlotte Wood, on ressent toute l'aridité, la sauvagerie, la brutalité et la cruauté aussi bien dans la nature déserte, aride du pays, mais aussi des geôliers, deux hommes, une femme qui se comportent comme de vrais sadiques et pervers vis à vis de ces jeunes femmes. 

On se rend compte au fur et à mesure de l'avancée du livre, que toutes ces filles ont plus ou moins été impliquées dans des scandales sexuels avec des hommes puissants.

Serait ce le lien qui les lie ? Rien n'est moins clair.

Ce que l'on peut être sûr c'est que la sauvagerie et la dureté de leur vie lors de ces quelques mois de captivité vont les ramener de l'état de victimes à l'état de prédatrices. Prêtes à tout pour survivre. Surtout pour deux d'entre elles, Yolanda et Verla.

On sent la nature sauvage du pays prendre emprise sur elles, l'imagination, les hallucinations, l'assimilation à l'animal est très prégnante à travers cette écriture très imagée et très crue.

La féminité de ces femmes est gommée, les deux héroïnes se transforment petit à petit pour se rapprocher au plus près du règne animal et sauvage.

Un huit-clos très angoissant, difficile à lire, la cruauté et la vulgarité de l'homme étant encore plus difficile à vivre que ce que peut offrir la nature et la faune sauvage. Je ne peux pas dire que j'ai aimé, j'ai été plutôt très intriguée par l'écriture, les non-dits, et la confusion que l'on peut ressentir à lire cette histoire. Ce vaste kaléidoscope de personnalités très différentes se confronte et se mélange mais ne livre pas vraiment une réponse à nos questions.

Merci à Babelio et aux éditions Le Masque pour cette masse critique privilégiée en avant première, ce livre sortira le 06 septembre 2017.


Note : 3/5

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